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Association Bienveillance Animaux Noisy-le-Sec
RNA W931027271
Conseil Municipal du 14 décembre 2023
Ville de Noisy-le-Sec
VIDEO - Déclaration de l'Association / du Collectif BANLS
VIDEO - Réponse de Monsieur le Maire
Déclaration de l’Association et du Collectif BANLS
J’interviens ce soir au nom de l’association et du collectif Bienveillance Animaux de Noisy-le-Sec.
Je représente un réseau, à ce jour, de 400 personnes, engagées ou non sur le terrain, mais très certainement sensibles à la question de l’animal en ville et à l’environnement.
Le collectif est né en 2021 et l’association a été créée en 2023.
Nous avons plusieurs objectifs, dont, principalement :
· La prise en compte par les élus du sort des animaux dans notre ville, jusqu’alors totalement invisibles sur les exercices municipaux précédents.
· La sensibilisation des noiséens à ce monde animal qui partage leur espace urbain, animaux souvent méconnus, oubliés ou négligés.
· Faire respecter leurs espaces et leurs besoins fondamentaux.
Animaux à Noisy le Sec : de quoi parle-t-on ? Il y a plusieurs catégories
· De compagnie : En France, on compte 15 millions de chats (non errants) et 7,5 millions de chiens, plus les NAC, les oiseaux et les poissons… 1 foyer sur 2 possède au moins un animal de compagnie, voire 2 ou plus. Sur Noisy, sur la base de 16.000 logements, on peut estimer la population d’animaux de compagnie entre 8.000 à 10.000 individus. Statistiquement, il y aurait 5.000 chats et 3.000 chiens dans les foyers noiséens (1 foyer sur 3 a au moins un chat et 1 foyer sur 5 a un chien).
· Chats libres et chats errants, une catégorie à part entière : Un chat errant a été abandonné ou est issu de chats abandonnés. Il est non identifié. Il ne bénéficie d’aucune protection juridique. Un chat libre est un chat des rues qui a eu la chance de croiser la route d’une association qui l’a identifié à son nom. Il bénéficie d’une protection juridique. Libres ou errants, le nombre de chats des rues est difficile à évaluer. Plusieurs centaines, sans doute à Noisy. Ce qui est préoccupant, c’est leur grande capacité de reproduction : 1 couple peut avoir 12 chatons par an. La deuxième année, le couple et les chatons devenus adultes peuvent donner naissance à 144 chats. En théorie, il y aura plus de 20.000 chats à la 4ème année. En théorie, parce qu’en raison des maladies, des accidents, la mortalité des chats des rues est grande.
· Animaux liminaires : ce sont des animaux non domestiques mais dépendants de la proximité humaine. Il s’agit de hérissons, fouines, certains renards, pigeons, rats, souris… Difficile d’évaluer leur nombre. Ce qui est certain, c’est que, pour la plupart, leur espace vital diminue drastiquement avec la bétonisation de la ville. Pour les pigeons, il doit y avoir 3 ou 4 colonies à Noisy, composées de 30 à 50 pigeons chacune. Pour les rats, on donne généralement un ratio de 1 par habitant.
Et, puis il y a tous les autres animaux qui contribuent aussi à l’équilibre naturel : les insectes, les chauves-souris, tous les oiseaux, du rouge-gorge au faucon crécerelle, en passant par toutes les espèces de mésanges, les chardonnerets, fauvettes, les corneilles, geais, pies…
Tout ça pour dire qu’une ville comme la nôtre ne peut faire l’impasse sur toute cette population. Cette vie animale, c’est une chance pour les noiséens. Cette vie animale est une richesse, un équilibre qu’il faut préserver, aider à vivre dans les meilleures conditions et respecter.
Mr le Maire, avant les élections municipales, vous avez répondu au questionnaire de L214 et annoncé vos engagements sur la question animale. Peu de candidats l’ont fait et votre engagement a été remarqué. Il a suscité beaucoup d’espoir pour de nombreux noiséens.
En décembre 2022, à l’unanimité, les élus siégeant à Est Ensemble, dont plusieurs membres de ce conseil municipal, ont validé le texte et les valeurs du Plaidoyer pour l’animal en ville, présenté par Catherine Dehay, Conseillère chargée de mission animal en ville et bien-être animal à Est Ensemble. Vous avez voté pour son déploiement sur les communes d’Est Ensemble.
Ce texte appelle chaque municipalité à mettre en œuvre les moyens d’une cohabitation bienveillante avec les animaux en ville :
· que ce soit par des actions pédagogiques, des cadres juridiques ou techniques donnés aux marchés publics impactant la biodiversité ou les animaux,
· que ce soit la gestion de l’espace public préservant au maximum la place des animaux,
· que ce soit la gestion la plus respectueuse et efficace des populations animales les plus invasives…
Nous espérons voir prochainement ce texte adopté par le Conseil Municipal de Noisy-le-Sec.
Aujourd’hui, à Noisy, nous ne voyons aucun signe d’un engagement de la municipalité en faveur des animaux. Comme si c’était un sujet mineur, déconnecté des réalités économiques et sociales.
Alors que les conditions de vie urbaine sont de plus en plus dures, que la densification de population s’intensifie, comment ne pas intégrer dans l’action de l’équipe municipale, comme un sujet à part entière, organisé, pensé, budgété, l’équilibre offert par une ouverture sur le monde animal et naturel ? Comment ignorer l’oxygène que proposerait aux citadins le côtoiement d’une vie animale respectée et non souffrante.
Nous ne voyons aucune action en faveur de la vie animale, à Noisy.
Je soulignerai ce soir 2 des sujets les plus sensibles :
· D’une part, la population de chats errants en augmentation inquiétante, avec son corollaire de détresses, d’animaux en souffrance.
Mr le Maire, la mise en place de campagne de stérilisation des chats errants est de votre prérogative. Vous pouvez, comme tant d’autres villes l’ont fait, signer un partenariat avec une association agréée, pour lui déléguer la mission de capture et de stérilisation de chats errants. Au regard de l’inaction constatée, ce sont donc des noiséens bienveillants qui tentent de limiter les dégâts, sur leurs deniers, leur temps et leur désespoir, en l’absence, notamment, de possibilités de trouver des lieux de convalescence pour les chats.
· D’autre part, l’absence d’espaces de libre détente pour les centaines de chiens partageant la vie de noiséens.
Une note positive, pour finir : nous répondons volontiers à l’invitation qui nous a été faite d’échanger avec les élus concernés, sur les populations de pigeons, sujet sensible et très complexe.
Sur cette thématique, comme sur les précédentes, un positionnement clair, une éthique dans le traitement des possibilités d’action passeront forcément par un budget adapté.
Je vous remercie de m’avoir écoutée.
Hélène Choquet
Présidente de l’Association et membre du Collectif BANLS
Réponse de Monsieur le Maire
Mme Choquet, chers noiséennes et noiséens qui êtes venus pour entendre cette déclaration et réponse,
Je vous remercie de la clarté de votre intervention. Alors, il est vrai que, je peux constater avec mes collègues élus de la majorité, et peut-être de l’opposition, qu’il y a un déficit dans la prise en compte, la considération, de ce qu’on peut appeler « la cause animale », « le respect du vivant », « la question du vivant », peu importe les termes qu’on y met.
Vous avez évoqué, en effet, un type de population _vous avez oublié les crapauds calamites, à Noisy, qui sont une colonie importante et à considérer_ et donc il est vrai que, même si ce sujet fait partie de la délégation de Mr Lacaille-Albiges _qui va arriver_ dans le cadre de l’écologie urbaine, il y avait un tas d’autres choses à traiter en urgence ; et que vous nous avez alerté à plusieurs reprises, que ce soit le collectif, L’Ami des Chats et l’association du Petit Noisy, dont je ne me rappelle plus le nom, pardonnez-moi, vous avez été plusieurs associations à me solliciter ou à solliciter le cabinet sur cette question.
Donc elle est à considérer avec grand sérieux.
J’en parlais hier, dans le cadre des échanges qu’on a eus sur la préparation de votre déclaration.
Il est vrai que l’écologie est quelque chose, il y a 50 ans, à laquelle nous n’étions pas, les uns et les autres, très attentifs en dehors des écologistes qui n’étaient pas forcément réunis au sein d’un parti.
Aujourd’hui, l’écologie fait partie des programmes, des projets de l’ensemble des partis, avec, bien sûr, plus ou moins de franchise, d’ambition, de conviction, de sincérité, mais c’est un sujet qui aujourd’hui accapare tous les partis, parce que c’est une urgence. Et la cause animale, le bien-être, n’en faisait pas partie.
Donc votre intervention aujourd’hui, vos sollicitations diverses, me font reconsidérer la question, en disant qu’il faut qu’on y prête beaucoup plus d’attention.
Alors, je vais, malgré tout, nuancer votre constat parce qu’il y a des choses qui ont été faites, qui ne sont pas aussi visibles que, par exemple, la stérilisation pour laquelle vous nous avez déjà interpelés, mais je vais citer quand même certaines choses qui ont été faites depuis que nous sommes aux responsabilités, et je vous ferais quelques propositions :
· Il y a, d’abord, des rencontres organisées avec les associations, la mise en avant dans le journal de la ville de l’association L’Ami des Chats, la présence de l’association Bienveillance Animale, plus L’Ami des Chats au Forum des Associations pour d’avantage de visibilité et de pédagogie auprès de la population.
· Nous avons, avec l’ANCA, des actions de sauvegarde des crapauds calamites et cela a nécessité en effet un gros travail de coopération et d’investissement de la part de la municipalité pour les protéger au mieux.
· Nous avons modifié le calendrier de la taille des arbres pour préserver, justement, la nidification.
· Nous avons tenté _je sais que je suis interpelé par quelqu’un du public régulièrement, ce n’est pas abandonné_, nous avons tenté de créer un parc canin au Square Canada dans le cadre de la réhabilitation et du réaménagement de ces deux squares. Nous rencontrons quelques difficultés avec les architectes des Bâtiments de France, et nous cherchons une solution alternative pour, en effet, créer un parc canin assez rapidement.
· Nous avons sanctuarisé l’espace dans le quartier d’Estienne d’Orves, celui dans lequel il y a le composteur de quartier parce qu’il nous a semblé être essentiel pour le respect de la biodiversité, et donc nous l’avons définitivement sanctuarisé.
· Nous avons sauvegardé le Square Truffaut, qui était destiné à un projet de promotion immobilière, même si nous n’avons pas encore aujourd’hui de projet définitif sur ce square.
· Nous avons créé, ce qui n’est pas un moindre projet, 2 cours végétalisées et égalitaires à d’Estienne d’Orves. Et donc, dans ce cadre-là, a été abordée, bien sûr, la question de la protection, du respect des animaux dans leur grande diversité, y compris les insectes. Et donc, nous allons déployer ces cours végétalisées égalitaires, la prochaine sur laquelle nous travaillons déjà, sera à l’Ecole Langevin et normalement, la suivante sera à l’Ecole Rimbaud. Donc nous développons dans ces cours qui sont très goudronnées, nous les végétalisons, nous les rendons plus égalitaires et la cause animale fait partie de nos réflexions sur ces cours.
· Nous avons également, Mr Baptiste Gerbier qui est là l’a évoqué quand on parlait de l’extinction des lumières entre 2h et 5h, puisque ça a été aussi un des sujets, un des motifs, de dire que lorsque les lumières sont éteintes, la faune, la petite et la plus grande, reprend ses droits.
· Et la dernière en date, et que vous êtes obligés d’ignorer, c’est que j’ai eu subi de grosses pressions pour l’installation d’un cirque à Noisy-le-Sec, au bord de la départementale 933, et, je l’ai d’emblée refusée. C’est vrai que, là, je n’ai pas consulté ma majorité. Si je l’ai refusée, c’est parce que nous n’avons pas de garantie justement du traitement des animaux au sein de ces cirques, et j’ai été appuyé par le Préfet pour le refus de l’installation, malgré les grandes pressions, puisque le cirque avait déjà été refusé à Neuilly-sur-Marne.
Voilà les mesures, aussi légères soient-elles à vos yeux, qui ont quand même été prises.
En revanche, si je ne peux pas m’engager aujourd’hui, parce que nous n’avons pas délibéré, je peux vous donner quelques garanties de notre préoccupation et de notre attachement à ce que vous évoquiez aujourd’hui :
· Le premier engagement, c’est de créer une délégation, et c’est Mr Busson qui aura la charge de cette délégation. Nous n’avons pas encore déterminé le nom précisément, puisqu’on a parlé de « bien-être animal », de « cause animale », de « protection du vivant ». Nous allons y réfléchir et il va y réfléchir avec Mr Lacaille-Albiges pour que la délégation de Mr Busson soit complémentaire de celle de Mr Lacaille-Albiges et ne vienne pas la télescoper. Donc, il est officiellement, je l’ai déjà dit en réunion de majorité, il aura une nouvelle délégation qui n’existait pas, antérieurement, mais qui n’existait pas au sein de notre majorité.
· Je vous propose, dans un prochain Horizons, un grand angle dédié à ce sujet. Un grand angle, c’est 4 pages et justement dans la diversité, bien sûr sur les chats errants et les solutions que nous pouvons proposer, mais sur l’ensemble des sujets que vous pourrez choisir avec la journaliste ou le journaliste.
· Je m’engage aussi à ce qu’il y ait une ligne budgétaire pour le budget 2024 dédiée à la stérilisation. Je ne peux m’engager aujourd’hui sur le montant, mais nous aurons une ligne budgétaire dédiée à la stérilisation qui sera quelque chose qui peut monter en fonction des moyens de notre collectivité qui peut monter les années à venir.
· Je tiens à préciser, qu’en effet, Montreuil est engagé depuis déjà bien plus d’un mandat. Et, donc, s’ils sont en avance, et je sais vous vous appuyez sur l’expérience de Montreuil, moi-même, puisque l’élue qui a présenté la délibération au Conseil Territorial est une élue de Montreuil et nous en avons beaucoup parlé avec elle, elle est prête aussi à nous accompagner, nous, en tant qu’élus, dans cette démarche pour laquelle ils ont d’avantage d’antériorité et d’expertise.
· Une autre mesure qui peut être une sensibilisation de la population sur cette question, à travers des actions que nous pourrions mener, nous, dans les centres de loisirs ou avec les écoles.
· Une convention avec l’association des Chats des Rues, en lien avec l’association noiséenne L’Ami des Chats. Je crois que, juridiquement, pour des raisons de statuts, il faut que ce soit l’association L’Ami des Chats qui soit en lien avec l’association des Chats des Rues.
· Travailler collectivement à cette question des pigeons, en effet, nous avons été interpelés tout de suite lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, sur cette question des pigeons pour laquelle nous n’avons pas pu, jusqu’à maintenant, trouver de solutions.
· Et, au-delà de l’éducation canine, que nous proposons, puisque cela se fait à Montreuil, c’est animé par une association à Montreuil, et 2 fois par an, il y a des stages d’éducation canine et ça rejoint le sujet du parc canin sur lequel nous devons nous pencher rapidement.
Voilà les quelques réponses que je peux vous donner. Peut-être ne vous satisferont-elles pas totalement. En tous cas, sachez ma conviction et la sincérité de notre engagement à tous. Je parle au nom de la municipalité, dans notre diversité, je pense que les groupes d’opposition s’associeront également à cette démarche de considérer avec beaucoup plus de sérieux la cause animale et la protection du vivant.
Je vous remercie.
Olivier Sarrabeyrouse
Maire de Noisy-le-Sec